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la mauritanie d'hier à aujourdhui
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13 mars 2008

Le peuplement Maure du Guidimakha

L’origine du peuplement Maure du Guidimakha est difficile à élucider. Leur  présence dans la région reste très ancienne ; mais il faudrait attendre la fin du XIXe siècle  pour qu’elle commence à s’affirmer plus distinctement. Cette présence fait suite à l’accroissement progressif de leur nombre, mais aussi à la pacification progressive des régions bordant les rives du fleuve Sénégal.

Au fil des années, des nomades qu’ils étaient, les maures commencèrent à se sédentariser. « Les Maures qui nomadisent dans le Guidimakha, sont tous ou la plus part apparentés aux groupements des Ehel Sidi Mahmoud, qui comptent en son sein d’innombrables tribus, réparties elles mêmes en plusieurs fractions, qu’on ne pourrait terminer l’étude. Les Ehel Sidi Mahmoud dit-on sont aussi nombreux que les gaines de sable dans le désert.[1]

Du point de vue de leur origine, de nombreux écrits existent et font des Ehel Sidi Mahmoud des descendants des Idaou Elhaj de Ouadane.

« Leurs chefs sont des descendants de la vieille tribu berbère des Idaou Elhaj habitant encore Ouadane dans l’Adrar. A la fin du XVIIe siècle, le grand père des chefs actuels Abdallah Ould Sidi Mahmoud, en venant s’établir dans l’Irgueiba, détermina le groupe auquel il a laissé son mon. Les Ehel Sidi Mahmoud ont comme principaux terroirs de parcours, les plateaux de l’Affola et les plaines De l’Irgueiba à l’Est de du Tagant. » [2] 

Dans l’ouvrage Massadir, s’agissant toujours des Ehel sidi Mahmoud, on pouvait lire : « qu’il s’agit d’une grande confédération tribale dont l’origine remonte à l’Imarabott Sidi Mahmoud mort en 1786, venu s’installer dans la région de l’Assaba, en s’exilant de Ouadane. Il a constitué un pôle d’attraction pour de nombreux groupes variés, notamment certains éléments des Idouîsh. »[3] 

Mariella reprenant Abdel Wedoud Ould Cheikh, argumente dans ce sens. En effet un marabout L’Imarabott Sidi Mohamed (mort rn 1200 hégire 1786), qui était dans la Hilla (campement émiral des Ehel Sidi Mahmoud Min Huna avait commencé à recruter des disciples parmi les nombreux clients qui valurent à Mohamed Sayn (émir des Idouîsh de 1793 à 1821).

Comme nous le constatons, cette partie de l’histoire des Ehel Sidi Mahmoud semble bien connue. Mais en ce qui concerne leurs origines lointaines, les arguments et témoignages recueillis sont divergentes et le plus souvent subjectifs.

Les Ehel sidi Mahmoud, alliés aux Chrattit (une branche Idouîsh) ont pendant longtemps soutenu une lutte ardente contre les kounta et leurs alliés Abakak (autre branche Idouîsh). Après des maintes péripéties, succès et revers, les Ehel Sidi Mahmoud arrivèrent à bout de Kounta. Mais une crise interne avait surgir lorsque Sidi Mahmoud, chef des Ehel Sidi Mahmoud de l’Ouest voulait concurrencer son frère Sidi Mokhtar, chef des Ehel Sidi Mahmoud de l’Est.

Le premier groupe comprend :

-Les Ahl Lefdei

-Les Ahl Hamoîd

-Les Tajount

-Les Ahl limageri

-Les Majasta

-Les Ajeilat

-Les Iboliens.

A ces groupes s’ajoutent deux campements de Zbeirat qui sont les Ahl Kouri et les Ahl Taleb. Il y’avait en outre au Guidimakha les Fraghla Oulad Adda, connu pour leur tranquillité ainsi que des groupes comme :

-Les Tenouajiou

-Les Talaba

-Les Messouma

Quand aux fractions du second groupe des Ahl Sidi Mahmoud qui évoluaient dans le Guidimakha Soudan, elles comprenaient :

-Les Ajeilat Tolba

-Les Ahl Boussaiba

- Les Ahl Idag Foni

-Les Ahl Méhré

-Les Ahl Bouqaifre

-Les Ahl Ghailasseh

-Les Ghazalane

-Les Tahelane

-Les Louteidat

Parallèlement, il existait une autre liste des fractions des Ahl Sidi Mahmoud dressée par F M Colombani. Comprenant :

-Les Ahl Jilani

-Les  Ahl Hamoimid

-Les Ahl Tajount

-Les Ahl Lemeida

-Les Ibolien

-Les Majasta

-Les Barick

-Les Louteidat

En ce qui concerne les Tenouajiou, il s’agit des Chorfa apparentés aux Ahl Djihé, souche de la famille de Gelagma, à la quelle appartiennent les membres des familles Mâ El Ainin.

Les Laghlal quant à eux, ils font remonter leur origine à Sidi Abu Bekr Siddikh, beau père du prophète Mohamed PS.

Les Messouma qui sont une fraction maraboutique, s’adonnent au nomadisme et à la prédication de l’islam. Ils sont basés à Sey-Delmé et Soufi. On distingue ainsi des Messouma Ahl Salem, des Messouma Oulad Lemine Et des Messouma Ahl Hama.

Les Zbeirat occupent les rives du Karakoro, d’où ils se livraient à la transhumance. Leur base arrière est Aweinat Mokhtar Boubacar.

Les dawash ou Idouîsh sont des marabouts originaires de Makhtal Hajar. Le premier venu au Guidimakha était Sidi Mokhtar Ould Abderrahmane. Il cohabitait avec les Laghlal pendant un moment entre Toumiat, Troula et Diogountouro. C’est après que les Idouîsh fondèrent Seil-Amar. On les retrouve également à Kleybya ou Wad Naje.

Les Ahl Hamoimid occupent la partie ouest du Guidimakha. Leur zone de parcourt comprenait Téktaké, Ajar et Ould Rami.

Les Tajount occupent le nord-est de la région. Ils sont basés à N’Doumoli. Leur zone d’intervention englobe les environs de Kankossa jusqu’à N’Diéo.


[1] F M Colombani : Monographie du cercle du Guidimakha. Décembre  1912  ANS 10D5/1 p 29-30.

[2] George Poulet : Les maures de l’A.O.F. librairie Maritime et coloniale 1905. P 90.

[3] Massadir : Cahier  des sources de l’histoire de la Mauritanie N°4. 1994 universités de Nouakchott.

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